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Aux urnes 🗳️, citoyennes et citoyens !
lundi 20 mai 2024, par ,
Le SYNPER a beaucoup aimĂ© que l’on reparle de Stephan Zweig lors des Ă©lections europĂ©ennes. Comme Milan Kundera, il pense que l’on peut dire que l’on reconnaĂ®t un europĂ©en Ă sa nostalgie de… l’Europe. C’est-Ă -dire de l’idĂ©al europĂ©en !
Il y a un idéal dans la démocratie libérale humaniste, porté par les pères fondateurs de l’Union européenne, dans laquelle s’inscrit le SYNPER. Il est mis à mal actuellement tant par une partie de la jeunesse à qui l’on ne semble pas être parvenu à faire comprendre d’où l’on vient, ce que l’on a construit et à quel prix (contre la barbarie), que par une population que la démocratie peine à émanciper et qui reste prisonnière de ses pulsions (et notamment de la haine et la jalousie).
Il y a donc un sentiment de dĂ©rĂ©liction chez les dĂ©mocrates qui est un paradoxe car nous sommes encore - mais pour combien de temps ? - majoritaires. Zweig portait la mĂŞme nostalgie Ă la veille de la seconde guerre mondiale. Dominique Bona, dans StĂ©phan Zweig. L’Ami blessĂ©, dĂ©crit cet auteur atypique : « il ne veut ni du rouge ni du noir, ni d’aucun fascisme, qu’il soit de gauche ou de droite, d’aucun impĂ©rialisme. Le juste milieu, l’harmonie et la douceur, valeurs en pleine dĂ©suĂ©tude, le font seuls marcher et tenir debout. » [1]
Le récent débat où Marine Le Pen a affirmé être européenne mais contre ses institutions relève d’une hypocrisie démagogique abyssale. Ce discours populiste fonctionne merveilleusement en permettant de séduire tout et son contraire en même temps. L’esprit critique propre à une démocratie vivante étant devenu si faible qu’il ne voit plus le danger. C’est ainsi que, à la veille de ce qui ressemble de plus en plus au prémisse d’une troisième guerre mondiale, la France s’apprête - d’après les sondages - à envoyer en première liste des députés anti-européens détruisant nos idéaux et facilitant notre annihilation. Pendant ce temps, les Etats Unis, voient un candidat à la présidentiel, Donald Trump, affirmer vouloir, s’il est élu, être un véritable dictateur. C’était des propos pour rire, précise-t-il.
La mobilisation de tous les démocrates est nécessaire ! En effet, le corps électoral des extrémistes est mobilisé ; c’est celui des démocrates - encore majoritaires - qui ne se mobilise pas ! Rappelons que l’on vote pour des députés qui vont créer, voter, et mettre en œuvre des politiques européennes. La personnalisation à outrance autour des têtes de liste va de paire avec la perte de sens voulue par les discours populistes.
Les démocrates laissent les aberrations des minoritaires saboter la démocratie. Or, une démocratie doit se vivre ! Il faut la prendre au sérieux. Les démocrates doivent se ressaisir et aller voter utile ! Et le vote utile est le vote pour ceux qui veulent une Union européenne plus forte.
Le SYNPER, un syndicat européen, vous appelle solennellement à aller voter le dimanche 9 juin 2024. Aux urnes citoyennes et citoyens !
[1] Zweig se voyait comme une sentinelle : « […] monde tragique ! De nouveau, le sommeil d’autrefois recouvre la terre, mais encore agitĂ© par les rĂŞves dĂ©solĂ©s du jour sanglant. La respiration des peuples se fait inquiète, et lorsqu’en rĂŞvant ils se tournent et se retournent, les armes cliquètent dĂ©jĂ traĂ®treusement. En vain la raison contemple-t-elle cette obscuritĂ© que ne parvient Ă Ă©clairer nulle parole, ce sommeil sourd que nul cri d’avertissement ne peut faire sursauter et, impuissante, elle doit reconnaĂ®tre qu’à l’évidence, cette fuite dans l’oubli, cet Ă©ternel recul de l’humanitĂ© devant ses buts les plus purs recèlent un sens plus profond. Mais quand bien mĂŞme ce destin fĂ»t-il promis Ă l’humanitĂ© de toujours retomber dans la folie de la dĂ©sunion, les sentinelles continuent d’avoir pour mission Ă©ternelle d’alerter et de faire obstacle Ă l’inĂ©vitable. Toute expĂ©rience est vaine dans la mesure oĂą elle est Ă©phĂ©mère et se perd de nouveau, toute vĂ©ritĂ© est inutile si l’on recommence Ă l’oublier. Et c’est pourquoi le sens de la vie de toute sentinelle doit ĂŞtre de conserver en elle la vĂ©ritĂ© un jour clairement aperçue et de se souvenir sans cesse de cette constellation au-dessus de nos tĂŞtes, pour ĂŞtre prĂ©parĂ©e au moment, rare et sacrĂ©, de son retour. » extrait d’un essai de 1919, inĂ©dit du vivant de Zweig, et publiĂ© en 1960. Traduction David Sanson. Voir page 72 de Stefan Zweig, MĂ©lancolie de l’Europe, Ă©dition Feux croisĂ©s - Plon.